Les 19 et 20 janvier, la Philharmonie de Paris a organisé, en marge de l’exposition Musicanimale, un grand colloque : « La nature et ses musiques : rechercher, enregistrer, composer, transmettre ».
Le jeudi 19 janvier était principalement consacré aux inventaires sonores du vivant et aux usages de l’enregistrement, avec des contributions (par ordre d’apparition) du chercheur Alexandre Galand, de la professeure au Muséum d’Histoire naturelle Laure Desutter, de l’audionaturaliste Fernand Deroussen, de la biologiste et éthologue Fanny Rybak, de la doctorante Adèle de Baudouin, de l’artiste sonore Rodolphe Alexis, de la doctorante Julie Michel et du chercheur Nicolas Obin.
Le vendredi 20 janvier s’est ouvert sur une session dédiée à l’approche sensible du vivant. La compositrice Aline Pénitot a été invitée par Marie-Pauline Martin, la directrice du Musée de la Musique, à inaugurer les débats avec ses remarquables expériences de conversation avec les baleines. Le compositeur David Rothenberg a expliqué pourquoi et comment il joue de la musique avec les rossignols berlinois, un dialogue au cœur de son nouveau livre, bientôt traduit en français. Pour lui, il devrait être obligatoire pour les étudiants des conservatoires de s’intéresser aux sons de la nature, comme les élèves des Beaux-Arts sont contraints de se pencher sur l’anatomie humaine. Robin Meier a présenté son travail avec les insectes, notamment les moustiques, des animaux qui ont la particularité de s’accorder entre eux mais également d’adapter le son qu’ils émettent à ceux qu’ils entendent, comme, dans une installation de l’artiste, celui de la voix d’un chanteur indien. L’artiste sonore Thomas Tilly a raconté ses enregistrements de reproductions explosives de grenouilles en Guyane.
C’est le chercheur Alexandre Galand qui animait l’après-midi. L’écrivaine Marielle Macé a évoqué la façon dont les oiseaux nichent dans les langues et les enrichissent. La philosophe Pauline Nadrigny a réuni trois artistes sonores, Knud Viktor, Hildegard Westerkamp et Jana Winderen, dans son analyse de notre rapport aux sons minuscules. L’audionaturaliste Marc Namblard a détaillé les activités qu’il propose aux enfants des écoles de Meurthe-et-Moselle. Enfin, l’éco-acousticien Jérôme Sueur a conclu le colloque avec un rappel des menaces qui pèsent sur la diversité sonore.
L’intégralité de ces deux jours de débats est visible sur le site de la Philharmonie.
Photo de têtière : Cénel Fréchet-Mauger
Pour aller plus loin... Le site web de la Philharmonie de Paris