« La culture et les loisirs sont […] la troisième cause de mobilité des Français, juste derrière le travail et les achats » rappelait dès 2021 le rapport Décarbonons la culture ! du Shift Project. Depuis, les études se succèdent pour tenter de mieux cerner la mobilité des publics, qui représente la part la plus importante des émissions des structures de spectacle vivant.
Le Périscope, une salle lyonnaise dédiée au jazz et aux musiques improvisées, s’est allié au réseau Jazzé Croisé et à une salle d’Amsterdam, le Bimhuis, ainsi qu’au cabinet d’étude The Green Room et à la coopérative qui gère la solution de billetterie SoTicket, pour préciser le rapport entre jauge d’un concert et déplacements de son public.
Les résultats sont évidents mais frappants : en observant les données de 42 lieux de musiques actuelles, il apparaît qu’un spectateur parcourt en moyenne 72 km aller-retour pour se rendre à un événement organisé par un lieu de musiques actuelles (voire plus si on intègre dans le calcul les rares et moins fiables déplacements depuis l’étranger). Plus la jauge est grande, plus la distance parcourue est importante. Un événement dans une salle de moins de 100 places se remplit pour plus de la moitié (56%) de spectateurs voisins (moins de 10 kilomètres), alors qu’ils occupent moins du cinquième (19%) d’une salle qui compte 2000 places.
Le premier enseignement à tirer de cette étude intitulée « Landscape » est naturellement que des jauges modestes contribueraient à limiter la hausse des émissions de gaz à effet de serre. Mais elle fournit également des éléments de réflexion pour des campagnes de sensibilisation plus conformes aux réalités de déplacement des publics. Plus les salles connaîtront leur public, plus l’empreinte carbone du secteur se réduira.
Photo de têtière : François Mauger
Pour aller plus loin...
En PDF, l'étude portée par Le Périscope et menée par The Green Room, en partenariat avec la FEDELIMA et le service de billetterie SoTicket