Pomme ? Vous avez sûrement déjà entendu cette chanteuse, ne serait-ce qu’aux Victoires de la Musique, dont elle est la plus jeune lauréate à ce jour. Elle n’avait pas encore 24 ans lorsqu’en 2020, son deuxième album, Les failles, a été acclamé « révélation de l’année ». Elle n’avait pas encore atteint le quart de siècle lorsqu’elle a obtenu, l’année suivante, le titre d’ « artiste féminine de l’année ». Cette consécration expresse contraste avec sa musique, qui est tout sauf conquérante : ses mélodies sont délicates et sensibles, sa voix fébrilement bleutée.
Claire Pommet (tel est son vrai nom) est de la génération Greta Thunberg et Billie Eilish, celle qui oscille entre engagement et désespoir, rage et activisme. Elle avait déjà signalé son attachement à la nature sur Les séquoias, un extrait de Les failles.
Elle publie aujourd’hui un nouveau vidéo clip, qui la montre allongée sur une baleine blanche. Native des bords du Rhône, la chanteuse est en effet une Québécoise de cœur, familière des rives du Saint-Laurent. Elle y a rencontré l’équipe du GREMM, le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins, un organisme à but non lucratif dédié à la conservation des bélugas. Ces animaux marins ont longtemps été chassés. Ce n’est plus le cas mais leur environnement a irrémédiablement changé : le trafic maritime a augmenté et le changement climatique a des effets chaque année plus dévastateurs.
Au dix-neuvième siècle, on dénombrait environ 10 000 bélugas (Delphinapterus leucas) dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Dans les années 1980, la population n’était plus estimée qu’à 1 000 individus. On observe depuis un lent déclin. Le nombre de carcasses de bélugas nouveau-nés retrouvées sur les berges du Saint-Laurent ne cesse d’augmenter, probablement du fait des contaminants présents dans l’estuaire et de l’augmentation de la température de l’eau…
« Il y a l’erreur qu’on fait depuis longtemps / De croire que les baleines ne pleurent pas » chante Pomme. Sa nouvelle chanson ne fait pas que battre en brèche des idées reçues sur les mammifères marins, elle rapporte également des fonds à ceux qui les défendent.
Photo : Cénel et François Mauger
Pour aller plus loin... Le site du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins