« Je vais avoir, dans un instant, des choses désagréables à dire sur la compétence acoustique des architectes contemporains » commence Raymond Murray Schafer dans Le paysage sonore.
Il poursuit : « Les architectes du passé connaissaient parfaitement les propriétés du son ; ils s’en servaient de façon positive. Leurs descendants modernes les connaissent mal et sont réduits à ne les traiter que par la négative ».
Louis Dandrel, dans son avant-propos à l’essai L’architecture sonore, va dans son sens : « Le plus souvent, l’acoustique est réduite à n’être qu’une science de la correction, de l’isolation, bref de la « négation » du bruit considéré essentiellement comme parasite. Mais elle peut offrir mieux, si l’on accepte d’inverser les prémices, et de considérer le bruit comme un signe de vie souvent utile et nécessaire. Tout lieu de vie est un lieu de bruit. L’architecture ne peut s’abstraire du champ auditif où concrètement elle s’inscrit. Les sons ont également le pouvoir de qualifier ou disqualifier un espace bâti » ajoute ce grand designer sonore, également musicien et compositeur.
Photo : Cénel et François Mauger
Pour aller plus loin... Louis Dandrel, « Avant-propos », in L’architecture sonore, (Ministère de l’équipement, des transports et du logement, 1999, p. 3)