Il y a une vie après la vie… Pour vous et moi, rien n’est sûr, on verra bien. Mais, pour les objets qui débordent des poubelles de Kinshasa, c’est certain : de nombreuses résurrections ont été constatées. Leur seconde vie se fait sous la forme d’instruments de musique assemblés par Fulu Muziki. Ce groupe congolais, dont le nom signifie tout bonnement « musique des poubelles », s’est en effet fait une spécialité de jouer sur des instruments bricolés à partir de ce qu’ils trouvent dans les rues. Leur guembri a été autrefois un ordinateur, leurs baguettes des tongs, leur vibraphone des tubes d’aluminium…
La démarche de Fulu Muziki est militante. Le groupe souhaite dénoncer le gaspillage et le désastre écologique qu’il engendre, en République Démocratique du Congo comme dans le reste du monde. Ses chansons traitent du changement climatique autant que des violences policières ou de l’amour. Cet engagement se voit dans leurs tenues, aussi composites et bigarrées que leur électro-soukous cosmique. « Nous venons d’un futur où les humains se sont réconciliés avec Mère Nature et composons notre musique en accord avec l’héritage de nos ancêtres ; c’est notre principale source d’inspiration » expliquent-ils dans un dossier de presse qui ne manque pas non plus de fantaisie.
Après 15 ans de concerts impromptus à Kinshasa, le groupe vient de s’installer à Kampala, la capitale de l’Ouganda, également patrie du Nyege Nyege Festival. Le label londonien Moshi Moshi publie leur premier single, 4 titres qui bénéficient de la participation du percussionniste congolais Sekelembele et que complètent des remixes de DJ Final et Deboul. Une tournée européenne pourrait suivre. Préparez-vous : la musique des poubelles arrive…
Photo de têtière : François Mauger Photo du groupe : D.R.
Pour aller plus loin... La page Bandcamp de Fulu Muziki