Il y a comme ça des chansons dont la mélodie est si forte, si immédiatement plaisante, que peu de personnes prêtent attention aux paroles. C’est le cas de Don’t stop, l’un des plus grands succès du groupe anglo-états-unien Fleetwood Mac. Ecrit par la chanteuse Christine McVie, il a été publié en 1977, à l’époque de l’album Rumours, et n’a jamais quitté les ondes depuis.
Une première personne avait repéré le potentiel politique de son très simple refrain : « Don’t stop thinking about tomorrow / Don’t stop, it’ll soon be here / It’ll be better than before / Yesterday’s gone, yesterday’s gone ». Bill Clinton s’en était en effet servi pour sa campagne de 1992. A la fin de son second mandat, il y avait à nouveau fait référence, déclamant « Keep putting people first. Keep building those bridges. And don’t stop thinking about tomorrow ! » (« Continuez à placer les gens en premier. Continuez à construire ces ponts. Et n’arrêtez pas de penser à demain ! »).
En 2023, c’est la branche anglaise de Greenpeace qui s’empare de ce standard et le détourne. Une nouvelle version a été conçue par le producteur Fraser T Smith, l’un des pygmalions d’Adele. On y entend le rappeur Avelino, l’ensemble vocal House Gospel Choir et les jeunes jazzmen de Tomorrow’s Warriors.
Un film a été produit par le réalisateur de 12 Years a Slave, Steve McQueen, et réalisé par Samona Olanipekun. Il montre l’indifférence d’une foule à l’apocalypse qui la guette et se termine par ces mots « For a better tomorrow, take action today » (« Pour un avenir meilleur, agissez aujourd’hui »). Un lien renvoie vers une pétition de Greenpeace pour que les compagnies pétrolières cessent d’exacerber le réchauffement climatique. A ce jour, 45 000 personnes l’ont signée. Et combien demain ?
Photo de têtière : François Mauger
Pour aller plus loin... La page de la pétition de Greenpeace