La musique a été inventé bien avant l’électricité. De très nombreux musiciens s’en passent encore et se produisent de façon naturelle, sans lumières ni amplification particulière. Mais force est de constater qu’ils sont aujourd’hui minoritaires.
Dans les salles de concerts et plus encore lors des festivals, l’amplification est désormais la norme. Avec l’éclairage artificiel, elle est même au centre de l’expérience que cherchent à vivre nombre de spectateurs. Des écrans géants flanquent les scènes, les couleurs changeantes des projecteurs rythment le concert…
Un projecteur ordinaire peut consommer à lui seul 650 watts, une machine à fumer au minimum 680, un stroboscope 1500… Une étude, menée en 2012 par Grégory Chapron et Donald Pontabry, estime que cette consommation d’énergie, ainsi que les éléments de décoration, le matériel technique et les déplacements des prestataires spécialisés, représentaient entre 5 % et 10 % des émissions de gaz à effet de serre d’un festival.
Le sociologue et compositeur François Ribac rappelait, dans un article co-signé avec Valérie Ballereau, Fabrice Pirolli, Sophie Reboud et Christine Sinapi, que les outils utilisés sur et à proximité de la scène « contiennent les mêmes produits chimiques que ceux que l’on trouve dans les smartphones, les ordinateurs, les réseaux de communication. (…) Et tous ces objets – sans cesse renouvelés, très peu recyclés – finissent leur vie dans des dépotoirs ouverts en Asie et en Afrique, qui à leur tour polluent gravement les territoires ».
Un lugubre coup de projecteur sur les lumières de la scène…
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Photo : Cénel et François Mauger