Au tournant des années 1960 et 1970, des associations de protection de la nature naissent dans le monde entier : Fédération française des sociétés de protection de la nature en 1968), Friends of the Earth en 1969, les Amis de la Terre en 1970, Greenpeace en 1971…
Porté par cet élan mondial, qui inspire au philosophe norvégien Arne Næss le concept d’ « écologie profonde », le compositeur canadien Raymond Murray Schafer forge de son côté le mot « soundscape » à partir des mots « sound » et « landscape ». Le « paysage sonore » est né.
L’auteur de Miniwanka or the Moments of Water l’explicite ainsi :
« Nous essayons d’entendre l’environnement sonore comme si c’était une composition musicale – une composition dont nous serions en partie les auteurs ».
Raymond Murray Schafer
Le documentariste Matthieu Crocq décrit parfaitement dans le n°4 de la revue Wildproject la profondeur mais aussi l’ambiguité de ce concept : « Le paysage sonore, dans sa notion même, nous invite donc à une contemplation et à une appréciation auditive du monde naturel – une sorte d’équivalent sonore, deux siècles plus tard, de ce qui s’est passé en peinture. Tout comme en peinture, le paysage sonore désigne l’objet de la représentation, mais également la représentation elle-même : en l’occurrence, un enregistrement audio (…) ou des compositions créées en utilisant les sons recueillis dans un environnement sonore (…). Le paysage sonore n’est ni une réalité entièrement objective, ni une réalité entièrement subjective ; et de même que la peinture éduque le regard, et constitue une sorte de laboratoire de la perception visuelle, de même l’écoute de paysages sonores d’artistes ou de paysages sonores immédiats apprend à contempler et à apprécier ».
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Photo : Cénel et François Mauger
Pour aller plus loin... https://www.wildproject (...) .org/journal/4-glossaire-ecologie-sonore