Aremiti Chansin commence chacun de ses messages par un jovial « ‘Ia ora na ». Cet artiste est en effet tahitien. Sous le nom d’ « Aremistic », il publie des chansons multilingues portées par un doux dialogue entre les percussions traditionnelles locales et le vivo, la flûte nasale de la Polynésie française. Comme Vaiteani en 2021, il a récemment rejoint Small Island Big Song, collectif d’artistes des îles du Pacifique et de l’océan Indien préoccupés par l’avenir des océans. Il revient tout juste d’une tournée de plusieurs semaines entre Denver, Seattle, Boston et Pittsburg. Témoignage à chaud…
Vous venez de finir une tournée des Etats-Unis. Comment s’est-elle passée ?
Aremistic : « Après 2 mois de tournée et 19 shows en tout pour ma part, je suis rentré à Tahiti, mon île natale. La tournée s’est très bien déroulée et c’était une expérience vraiment enrichissante qui ma permis de rencontrer les musiciens talentueux du collectif Small Island Big Song : Emelyn Marimutu et Mathieu Joseph de l’île Maurice, Sammy Tsara de Madagascar, Airileke, Mea Ingram et Lisati Mogu de Papouasie Nouvelle-Guinée, Sam Roem de Papouasie Occidentale et enfin Yuma Pawang, Putad et Toma Pihay de Taïwan. »
Ces artistes viennent d’un grand nombre d’îles. Comment parvenez-vous à travailler ensemble ?
Aremistic : « Ce collectif à été fondé par BaoBao Chen de Taïwan et Tim Cole d’Australie, qui sélectionnent les artistes et gèrent la direction artistique du spectacle. Ils ont organisés 5 jours de répétitions afin que l’on crée une performance collective où chaque musicien apporte une ou plusieurs compositions venant de sa culture, enrichie de celle des autres. Le lien entre tous les musiciens est leur origine insulaire, tous viennent d’îles plus ou moins grandes et ont un lien fort avec la nature et l’océan. Il y a aussi une volonté de reconnecter les peuples issus des premières migrations maritimes en provenance de Taïwan ayant peuplé les îles. »
Comment a réagi votre audience ?
Aremistic : « Le spectacle est souvent très apprécié du public américain et reçoit une standing ovation à la fin de chaque show. Je ne saurais pas dire ce que les gens comprennent mais ce que je retiens des discussions avec le public c’est qu’ils ont été heureux de découvrir à travers la musique une telle diversité de cultures et une telle richesse venant d’îles qui sont les premières victimes du climat. »
La musique est-elle selon vous le bon média pour faire passer des informations sur les changements qui affectent les océans ?
Aremistic : « La musique est le média que j’utilise et affectionne le plus. Je pense que l’art en général est un vecteur d’émotions. Je suis témoin jours après jours et depuis mon enfance des effets des changements climatiques sur mon île, je pense que cela peut se ressentir dans mes chansons. »
Photo de têtière : François Mauger
Pour aller plus loin...
Le site web de Small Island Big Song