« Pour moi, la vraie, la seule musique a toujours existé dans les bruits de la nature : l’harmonie du vent dans les arbres, le rythme des vagues de la mer, le timbre des gouttes de pluie, des branches cassées, du choc des pierres, des différents cris d’animaux sont pour moi la véritable musique… »
confiait Olivier Messiaen au musicologue Antoine Goléa.
Le compositeur n’évoque pas explicitement dans cette citation les oiseaux mais ils auront été l’une des grandes passions de sa vie. Il leur consacre quasiment toutes les années 1950, écrivant Le Merle noir en 1952, Réveil des oiseaux en 1953, Oiseaux exotiques en 1955 et Catalogue d’oiseaux entre octobre 1956 et l’été 1959.
Du rossignol au coucou, en passant par la chouette chevêche, la fauvette ou le pic épeiche, la partition de ce Réveil des oiseaux enchaîne les chants que Messiaen avait notés dans ses cahiers.
Afin de les adapter au timbre des instruments de l’orchestre, il a souvent dû les ralentir et les rendre plus graves qu’ils ne le sont. Pourtant, l’œuvre trouble par son naturel : aucun rythme extérieur, aucun contrepoint n’est nécessaire à l’harmonie générale. La poésie est partout, dans le trio des rossignols, dans le joyeux salut de la grive à l’aube… Un modèle !
Le Réveil des Oiseaux par l’orchestre de Cleveland, dirigé par Pierre Boulez
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Photo : Cénel et François Mauger