Le 23 mars 1989, un pétrolier, l’Exxon Valdez, s’échoue sur les côtes de l’Alaska. S’en suit une épouvantable marée noire. En réponse, c’est un groupe australien, Midnight Oil, qui, l’année suivante, interrompt sa tournée mondiale pour une « action de guérilla musicale urbaine » : un concert impromptu et rageur devant le siège social de la multinationale Exxon, dans le centre de Manhattan, sous une bannière « Midnight Oil makes you dance, Exxon makes us sick ».
Midnight Oil a en effet représenté le combat pour l’environnement dans les années 1980 et 1990. Mené par le chanteur Peter Garrett, également activiste (il a été le directeur de l’Australian Conservation Foundation, membre du conseil international de Greenpeace et même Ministre de l’environnement, du patrimoine et des arts du gouvernement de Kevin Rudd), le groupe a connu un succès exceptionnel. Des milions d’hommes et de femmes ont dansé sur ses hymnes, de Beds are burning à Forgotten years, sans parfois bien en saisir le sens.
Ainsi, Blue Sky Mine, qui ouvre l’album Blue Sky Mining (1990) sur un riff d’harmonica mémorable, évoque-t-il la mine d’amiante de Wittenoom, au nord-ouest de l’Australie. Autrefois prospère, la petite ville de Wittemoon est aujourd’hui un cimetière, l’amiante s’étant répandue partout. Il n’est pas nécessaire de le savoir pour aimer la chanson. C’est tout de même mieux pour comprendre ce qui en fait la force…
(extrait de Blue Sky Mining)
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Photo : Cénel et François Mauger