A propos de l’aube dans une forêt du Zimbabwe, Bernie Krause note : « L’effet acoustique était si riche en contrepoints et éléments fugués que certaines techniques complexes de composition utilisées par Jean-Sébastien Bach (dans son Prélude et fugue en la mineur par exemple) me sont tout de suite venues à l’esprit ». Au Kenya, il ajoute : « Chaque voix distincte semblait adaptée à sa largeur de bande acoustique et était si bien placée que cela me rappelait la Symphonie n°41 en ut majeur KV 551 de Mozart ». Pour lui, « les animaux vocalisent en affinité les uns avec les autres, surtout dans les habitats les plus anciens, les plus stables. (…) Et, lorsque, de temps en temps, un conflit lié au territoire acoustique survient, il se règle par une répartition du temps de parole : un oiseau, un insecte ou un batracien chante d’abord, puis, quand il s’est tu, vient le tour des autres. »
Photo : Cénel et François Mauger
Pour aller plus loin... Bernie Krause, Le grand orchestre des animaux (Flammarion)